Table ronde du 21 janvier 2017 SFG/ CEGT: intervention de notre présidente, Myriam GOFFARD.
Quelques réflexions proposées par le SNPPsy
Tous nos remerciements à Philippe Cardot et aux différents responsables gestaltistes pour cette invitation qui va dans le sens du dialogue et de la rencontre, tel que lexige le paradigme au fondement de notre humanité : la relation, et repris dans ce qui fonde notre compréhension de la psychothérapie, une psychothérapie dont lefficience est liée à la {{qualité de la relation entre le praticien et le patient}} (ou le client) et tel que cela a été promu dans notre projet dorientation voté à lunanimité lors de notre Assemblée générale du 25.11.2016.
Nous considérons que si tout métier évolue, se modifie tant dans ses formes que parfois dans son but au cours du temps (en général une vingtaine dannées), notre métier de psychopraticien relationnel pourra perdurer dès lors que lon se pose la question de {{sa pertinence, de son utilité et de ses exigences,}} et que nous proposons des prestations avec{{ sérieux et rigueur éthique.}}
Cest ce que nous avons choisi de faire dans notre syndicat. Avoir une pensée régulière,
maturante lors de nos CA et de nos diverses activités au sein des commissions, journées détudes et réflexions dans les antennes afin dêtre en mesure de proposer à notre AG les recommandations et orientations qui peuvent favoriser la pérennité de notre métier.
Garantir à partir dun code de déontologie et dun accompagnement de nos membres, la qualité professionnelle des praticiens de la psychothérapie relationnelle, des psychothérapeutes et psychanalystes qui sont animés par ce désir éthique.
Si une formation dans une école, voire plusieurs, peut nous autoriser à nous
reconnaître d{{une profession,}} cest-à-dire quune méthode forme généralement à une posture, une façon de se tenir face au patient, et on peut dès lors se présenter comme gestaltthérapeute, analyste transactionnel, hypnothérapeute, analyste tridimensionnel, thérapeute humaniste, systémicien, etc., il est cependant important de distinguer la profession {{du métier,}} ce dont on vit entre autres financièrement, et qui fait poids sociologique, poids indispensable pour être en représentation active dans la population et face au politique.
Ainsi le métier de « psychopraticien relationnel » spécifie le professionnel qui exerce la
psychothérapie selon nos cinq critères à partir du terme proposé par le GLPR (1), pour celui qui na pu ou na voulu se référer au titre de psychothérapeute légiféré (2), et correspondant anciennement au nom de métier de psychothérapeute.
Notre syndicat a choisi de protéger lavenir de lexercice de la psychothérapie relationnelle en {{favorisant et soutenant le professionnalisme de ses membres.}} Cela se fait à partir dune reconnaissance de la manière dont ils se tiennent face à leurs patients et de ce qui les autorise à se prétendre du métier à partir de lintégration de :
– leur travail de thérapie personnelle,
– de leur formation en psychopathologie et aux enjeux de la psychothérapie suivant une approche choisie (approche monoréférencée, intégrative ou multiréférentielle suffisamment pertinente pour appréhender la souffrance du sujet, intra ou intersubjective et le maniement de laccompagnement),
– de lexercice de lacte de supervision
– de leur manière de laisser orienter leur pratique par le code de déontologie, dans le cadre dentretiens régionaux pour ladhésion et nationaux pour la titularisation.
Sur un plan médical et politique, nos critères deviennent communément admis même sils nont pas été repris dans le cadre de la législation du titre de psychothérapeute. Les universités de médecine encouragent leurs futurs spécialistes en psychiatrie à lexercice de la supervision et à faire un travail sur soi pour mieux appréhender les mécanismes psychiques à loeuvre.
Cependant, la visée reste essentiellement didactique, il nest pas encore question de donner consistance à son propre psychisme comme qualité essentielle ni dapprofondir les motivations plus obscures et inconscientes qui orientent le choix dun métier et dun type de patients.
Ainsi, nous avons affaire à un paradoxe, si nous avons réussi sur un plan culturel à
montrer la pertinence de ce qui peut fonder un praticien de la psychothérapie en qualité, nous nous heurtons à cette pensée que seul un titre universitaire rassure pour légitimer un métier, et que seul le savoir sur un objet à partir dune recherche expérimentale objectivée serait pertinent pour penser la souffrance et le mal-être du sujet et ses modes daccompagnement.
Le ministère de la santé, selon différentes études publiées, sait maintenant que le soin par la psychothérapie est moins onéreux que le traitement médicamenteux, sauf que le nombre de séances serait organisé en fonction du diagnostic de trouble et que suivant celui-ci, il est prévu de 1 à 10 séances maximum et ceci suivant ce qui est reconnu comme le trouble le plus grave lié à une mélancolie sévère.
Ce dispositif a un sens dès lors que la psychothérapie nest plus pensée comme le soin dune psyché qui réclame temps et investissement mais plutôt comme une psychoéducation qui vise à permettre au patient de mieux connaître ce dont il souffre et dapprendre les formes de vie et les geste quotidiens adaptés à sa situation.«
Les psychiatres ne sont pas ouverts aux dispositifs légaux qui imposent des temps de
psychologues dans les institutions, temps dailleurs très partiels qui participent à la
précarisation de cette profession. Ils sont peu favorables à être confrontés par une autre autorité de compétence et préfèrent des infirmiers formés à la psychothérapie, voire plutôt à une technique de soins, ce qui est plus cohérent avec la logique de ce à quoi ils sont formés. Ainsi, ce soin devient lobjet dune prescription à charge du personnel soignant.
Nous avons donc à {{protéger une forme de pensée concernant le fonctionnement psychique}}, veiller à ce quelle soit suffisamment pointue pour être prise en compte par les différents acteurs politiques, médicaux et sociaux, {{à proposer une alternative digne dune démocratie pour une certaine approche et une liberté de soin et daccompagnement fondée sur les nécessités de ce qui nous fait advenir à notre humanité : la relation humaine.}}
Ceci ne peut se faire que si nous sommes irréprochables tant dans la qualité de pensée de nos actes psychothérapeutiques que dans nos qualités éthiques.
(1) groupement de liaison pour la psychothérapie relationnelle
(2) titre accordé par l’ARS sous réserve de conditions
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