publié le 27/01/20

Chères consœurs, chers confrères, chers amis, 

en ce début d’année de nombreux sujets de société nous occupent, ou pour certains vous préoccupent.

 Comment en effet ne pas évoquer les graves crises sociales de ces derniers mois?

Les interrogations sur l’avenir de notre planète?

Les questions autour de la cohésion sociale et de la solidarité?

 Il convient de nous interroger sur notre place de thérapeute dans la cité et sur notre posture de sujet dans les enjeux politiques et humains.

Dès la première partie du XXe siècle Freud lui-même et de nombreux psychanalystes de son entourage ont été amenés à prendre des positions politiques.

Carl Rogers considérait à la fin de sa vie que le fait même de pratiquer une approche entrée sur la personne était en soit un acte politique .

 Plus tard l’influence de Jacques Lacan et de beaucoup d’autres dans le monde, semble avoir changé beaucoup de choses.

 Comment nous, thérapeutes dans nos différents métiers pouvons-nous intervenir théoriquement et pratiquement dans le champ politique et en avons-nous la légitimité ?

Est-ce en produisant des écrits théoriques?

Est-ce en intervenant directement dans le champ social et politique.

On pourrait poser l’hypothèse que le sujet grâce à notre champ clinique soit un peu moins aveugle sur les enjeux politiques et sociétaux.

Mais sur quoi alors faut-il s’étayer pour avoir cette influence dans la société , et comment nous orienter?

Faut-il ici rappeler que nous ne travaillons pas avec les « masses »mais avec le sujet au cas par cas.

C’est du sujet dont nous nous occupons.

La politique procède par identification elle manipule le pouvoir du langage.

Son objectif étant de capturer le sujet, celui-ci ne demandant d’ailleurs que ça!

Citons ici le cardinal de Retz : »Ce sont les peuples toujours qui soldent les frais de l’événement politique ».

Pour Élisabeth Roudinesco : »la psychanalyse témoigne d’une avancée de la civilisation sur la barbarie ».

 Nous pouvons dire que l’ensemble de la psychothérapie relationnelle participe à ce mouvement.

 Les attaques que bien souvent nous subissons peuvent en ce sens apparaître comme étant fort inquiétantes pour l’avenir de la dite civilisation.

Nous constatons que le sujet est de plus en plus attaqué, réduit à un chiffre ou à des fonctions physiologiques ou neurologiques.

Allons nous capituler devant le scientisme tout-puissant !

Voilà il me semble un enjeu passionnant pour cette nouvelle année.

Chacune et chacun dans notre singularité, avons à nous mettre au travail en posant des actes qui nous correspondent dans notre subjectivité, et qui nous apparaissent comme légitimes.

Permettez moi au nom du Conseil d Administration, du Bureau et en mon nom personnel de vous souhaiter beaucoup d‘enthousiasme, de bien « être » et de plaisir dans votre pratique professionnelle ainsi que beaucoup de bonheur dans votre vie tout au long de cette nouvelle année .

Pierre Zobel 

Président du SNPPsy