chères consœurs, chers confrères, chères amies, chers amis,
C’est avec émotion que je m’adresse à vous après cette « Annus Horribilis ».
Je vous souhaite à toutes et à tous de retrouver, tant dans votre vie personnelle et familiale, que dans votre activité professionnelle la sérénité ainsi que des perspectives heureuses pour cette nouvelle année qui se présente à nous .
Notre syndicat le SNPPsy va fêter cette année ses 40 ans.
Nous nous réjouissons de sa maturité et de sa pérennité.
A une époque où nous constatons que le sujet est de plus en plus attaqué, et bien souvent réduit à un chiffre ou à des fonctions physiologiques ou neurologiques, notre syndicat est le garant de la psychothérapie relationnelle face à un scientisme à l’œuvre dans notre champs clinique.
Nous rappellerons ici pour mémoire qu’à l’occasion du Ségur de la santé le ministre n’avait pas jugé bon d’inviter les représentants de la profession. Cela nous permet d’apprécier la place accordée aux professionnels « du champ Psy ».
Ces 40 années passées qui représentent un travail colossal mené par nos aînés sont un véritable ancrage pour nous, ainsi qu’un étayage pour nos actions et combats futurs afin d’en assurer le continuum dans l’esprit et la philosophie de nos fondateurs .
Nous fêterons au début de l’été dignement et avec éclat, tous ensemble dans la joie et le partage, cet événement.
Cette année passée aura vu la moitié de l’humanité confinée, des morts par millions, l’économie
mondiale à l’arrêt tout cela à cause d’un virus : la COVID-19.
Un véritable fléau au sens où l’entendait Camus.
Après cette crise sanitaire faudra-t-il tout réinventer ?
Qu’est-ce qui va changer demain?
Autant de questions qui apparaissent , et qui parfois peuvent être particulièrement anxiogènes ou angoissantes pour certaines et certains d’entre nous.
Cette pandémie ébranle la planète entière et nous révèle que nous pouvons être confrontés collectivement à notre fragilité, au réel du corps et à notre mort possible refoulée ou dans le déni.
L’illusion de toute-puissance de l’humanité et du sujet étant effet pervers des progrès contemporains de la science et de la médecine.
Nous sommes d’autant plus impactés par cette réalité potentiellement traumatique par le fait que les morts de la Covid envahissent les médias en temps réel sur nos écrans .
Nous, professionnels de la psychothérapie relationnelle avons dû contenir cette angoisse que nous avons tous ressenti dans nos consultations.
Remplacer le célèbre divan de Freud ou la relation psychothérapeutique en présentiel n’allait pas de soi. Nous avons su mettre en place de nouveaux dispositifs afin de permettre à tous nos patients de continuer le travail entrepris.
En quoi cette crise nous remet en cause personnellement ?
Elle remet en cause non seulement notre façon de consommer ou de nous déplacer mais aussi notre façon d’aimer, de privilégier ceci plutôt que cela.
C’est notre vie et nos échelles de valeurs qui sont ainsi brutalement bousculées .
En ce sens cette pandémie terrifiante qui nous plonge dans des époques très anciennes peut aussi être enseignante pour nous tous et nous permettre d’appréhender différemment nos vies à venir.
En mon nom et celui du conseil d administration, nous vous présentons tous nos vœux pour cette nouvelle année, nous sommes à vos côtés afin de vous accompagner tout au long du déroulé de votre vie professionnelle.
Pierre Zobel
Président du SNPPsy
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