Publié le 29 mai 2018
Voici la position officielle du syndicat concernant les expérimentations de la CNAM dans trois départements (et bientôt quatre) .
Objet : Expérimentation du remboursement des thérapies non médicamenteuses par la CNAM, en partenariat avec l’AFTCC, le CNPP-CNQFP, et le collège de médecine générale dans les départements du Morbihan, de la Haute Garonne et des Bouches du Rhône.
Cher(e)s collègues,
En mon nom et celui du SNPPsy, nous souhaitons réagir au sujet du dispositif expérimenté dans trois départements (et bientôt quatre) concernant la prise en charge par l’assurance maladie des thérapies non médicamenteuses.
Cette expérimentation met en valeur cette « fièvre de l’évaluation » qui est devenue omniprésente, qu’il s’agisse des dispositifs de soins ou de la recherche.
Cette évaluation s’est affirmée dans le cadre d’un puissant mouvement de réforme des politiques publiques de ces dernières années. Nous pouvons parler désormais d’une véritable culture.
Il s’ensuit qu’évaluation rime tout autant avec rationalisation pour les évaluateurs , et avec exaspération pour les évalués.
Le premier devoir d’une société est de reconnaître qu’il n’existe pas une seule réponse à la souffrance psychique, souffrance qui n’est ni évaluable ni mesurable, mais suffisamment légitime pour un accompagnement en qualité.
Il n’est en aucun cas indiqué de rationaliser ou d’uniformiser la réponse dans le champ « psy ».
Or, on se préoccupe de moins en moins du cas, du singulier, de l’unique, du sujet, mais plutôt d’une population avec des troubles, on méconnaît de plus en plus les monographies au profit des cohortes.
A l’opposé de cette standardisation, la psychothérapie relationnelle entend s’orienter à partir de la pratique clinique tout en s’occupant du singulier, du cas unique et non pas de statistiques.
Le sujet est toujours symptomatique, c’est de cela qu’il faut partir et non pas d’une pseudo évaluation qui se traduirait uniquement par des scores.
Dans ce contexte,le SNPPsy vous propose de nous rencontrer afin d’en débattre et d’échanger entre nos différentes organisations et cela, si nous voulons éviter une véritable mise sous tutelle de la psychothérapie et de la psychanalyse.
Pierre Zobel
Président du SNPPsy
Cette lettre a été adressée aux partenaires de l’expérimentation, aux caisses concernées pour information ainsi qu’aux principales organisations de psychanalystes et au syndicat des psychologues.
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