LA PSYCHOTHERAPIE RELATIONNELLE , de Philippe Grauer et Yves Lefebvre
Le voilà enfin, il est paru, déjà annoncé lors du congrès mondial de la psychothérapie l’été dernier, telle l’arlésienne, il s’est bien fait attendre .
Vous pouvez enfin le trouver, son prix modique ( moins de 15€) ne dit pas sa vraie valeur .
Ayant eu le privilège de le lire en avant première je vous livre donc mes impressions et réflexions .
Il est écrit par deux « poids lourds », de notre syndicat, Philippe notre ex président (toujours actif dans notre conseil d’administration) et Yves militant depuis toujours et actuellement membre de notre commission déontologie.
Ce livre fonde et circonscrit le champ clinique de la psychothérapie relationnelle dans toutes ses dimensions : historiques, professionnelles, politiques, philosophiques, éthiques et méthodologiques .
Quelles sont les limites du champ ? Comment se tracent les frontières entre coaching , acte de bien-être, acte médical, acte de thérapie comportementale (que nous pourrions simplifier en les appelant thérapies prescriptives ) et travail psychothérapeutique ancré dans la relation ? Tel est le sujet de la première partie.
Les auteurs nous montrent comment la posture de nos praticiens qui laissent place au sujet qui leur fait face agit sur le psychisme de ce dernier, ce qui fini par déclencher chez lui responsabilisation et créativité .
La deuxième partie nous conte la gestation et la naissance du concept de psychothérapie relationnelle.
Le sujet est ardu et complexe, il inclut l’historique touffu des grands mouvements psy ( et recoupe aussi l’histoire de la pensée et de la philosophie) que nos deux auteurs savent dérouler devant nos yeux de manière claire et attrayante.
Car comment comprendre le présent si l’on ne se réfère pas au passé ?
Comment en sommes nous arrivés là ? Où en sommes nous ? Quels sont les enjeux ?
A ces questions cruciales, la grande érudition de nos deux auteurs donne une multitude d’éléments de réflexion, renvoie à de nombreuses références qui peuvent inciter les plus curieux à aller plus loin dans leurs recherches.
Dans la troisième partie entre en scène l’éthique, sa fonction et ses rapports avec la déontologie et la morale . On sent ici l’empreinte et la grande expérience du membre de la commission déontologie. Le code de déontologie de notre syndicat, référence actuellement pour de nombreux praticiens, est décliné en annexe.
Une bibliographie touffue mais non exhaustive clos ce livre. Elle montre l’importance du champ de recherche que constitue l’étude de la psychothérapie relationnelle.
Après l’échec de la FF2P à faire reconnaître le nom de métier de « psychopraticien » par les instances officielles (RNCP : reconnaissance de nom de métier), nous avons besoin de mener une nouvelle réflexion : sur quoi la défense et promotion de nos métiers, bien menacés depuis la loi sur le titre de psychothérapeute, doit-elle se fonder maintenant ?
Ce livre vient à point nommé pour nous convaincre que nous ne devons pas nous restreindre à la défense d’un nom de métier mais que nous devons promouvoir et faire connaître le champ de la psychothérapie relationnelle .
Je suis quant à moi intimement persuadée que la défense de ce « champ » au sens large va drainer derrière lui tous ceux qui n’étant ni médecins ni psychologues se sont vu refuser le titre de psychothérapeute.
Ce livre pourra les aider à fonder leur légitimité dans l’exercice de leur profession.
Il pourrait constituer un véritable manifeste au service de la psychothérapie relationnelle.
Nous sommes en train de lancer un débat dans nos antennes régionales sur ce sujet, qui trouvera aussi son écho lors de notre journée d’étude nationale du 16 Mai sur le thème de « la Relation Thérapeutique ».
N’hésitez pas à poster vos commentaires sous cet article afin de lancer le débat, que vous ayez ou non lu le livre …….. qui me semble néanmoins assez incontournable comme base à notre réflexion .
Bien syndicalement vôtre
Christiane Laurent
Secrétaire Générale
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