publié le 07/01/20
par Jean-Marie Bouclet titulaire du SNPPsy.
L’exclusion nous concerne tous, ce vocable recouvre des situations diverses, elle peut prendre des formes variables selon les âges de la vie, elle est dans tous les cas un échec a exister.
Que dire d’un enfant qui vit le manque d’attention permanent dans une famille nombreuse, que penser de ces personnes soumises à des taches répétitives sans initiatives possibles au sein d’une organisation, de cette personne qui doit se contenter d’un salaire incertain alors que les administrateurs bénéficient d’avantages matériels conséquents, que dire de cette personne assignée à résidence, handicapée ou malade qui ne peut pas sortir de chez elle….
On peut parler de l’exclusion, sans réellement se soucier de l’exclu lui même ; c’est une relégation, la détresse dérange ; on peut même attribuer à l’exclu la responsabilité de sa situation, de même à l’inverse on peut accuser l’environnement, la société, l’entreprise, de leur incapacité à mettre en place un système qui soit protecteur.
Dans un monde hyper individualisé où prévaut le chacun pour soi, où les changements nous sollicitent en permanence, les liens sociaux se distendent et n’offrent plus la sécurité nécessaire, la personne se vit isolée, rencontre souvent des difficultés à créer des liens de proximité.
Ainsi se crée une certaine indifférence aux autres. Ainsi se développent des liens sociaux marqués par l’anonymat. La personne exclue ne se prête pas à la rencontre : elle s’enferme et s’isole tant il est difficile pour elle de se reconnaître légitime et d’avoir un minimum d’estime de soi ; il est souvent plus facile d’être passif qu’actif.
Comment la personne peut elle restaurer les liens abimés et donner un sens à une existence, cela demandera du temps et un accompagnement bienveillant et aimant . c’est en accédant à l’intime et aux émotions que le lien se retisse ; l’accueil inconditionnel de l’autre est un moment essentiel dans la rencontre, c’est dans cet espace vide que s’ouvre la rencontre. Tout devient possible, « je ne suis plus seul, je peux me reconnaître vivant et exister aux yeux de l’autre. J’existe enfin dans le regard de l’autre ». C’est ce moment préalable à la relation qui seule permettra de se reconstruire .
Pour faire face à l’anonymat des exclus, et percer le mur qui sépare, une grande tolérance à la différence, à l’incertitude, l’incompréhension est nécessaire pour accepter l’insaisissable .
JM B le 01/01/2020
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