notes de lecture par Christiane Laurent

Un livre de Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca.

Vient de sortir aux éditions Fayard. Je vous en conseille la lecture.

En quoi ce livre nous concerne-t-il allez vous me dire ?

Outre qu’il dresse un état des lieux chiffré et assez exhaustif des défauts et des faiblesses du dispositif actuel concernant la santé mentale, il nous montre clairement la place que la psychiatrie donne aux psychothérapies relationnelles.

Ceci me semble devoir être pour nous un repère de base afin de pouvoir définir et cibler les actions que nous voudrions mener en faveur de notre profession.

On peut observer, concernant le chapitre « historique », que, comme nous pouvions nous y attendre, seule la psychanalyse ( et ses différentes déclinaisons ) est nommée dans le champs des psychothérapies.

Plus loin dans le livre : quelles sont les différentes professions psy ? : psychiatre, psychologue , psychothérapeutes et psychanalyste……Il manquerait un acteur non ?

Revenons aux psychothérapeutes et aux psychologues ( de formation minimale telle que le définit la loi pour l’obtention du titre ); pour les auteurs , ils sont formés à pratiquer la psychothérapie ; mais quelle psychothérapie ?

Les psychothérapies reconnues sont exclusivement : les thérapies cognitivo comportementales, les thérapies à remédiation cognitive, et la psychoéducation ou éducation thérapeutique.…….qui sont nommées plusieurs fois dans ce livre comme THÉRAPIES PSYCHOSOCIALES .

Ces thérapies sont clairement indiquées comme nécessaires et complètement complémentaires du traitement médicamenteux dans les pathologies mentales. Leur avenir est clairement de devenir remboursées par la sécurité sociale sur prescription……ce qui est logique vu la nature des techniques utilisées .

Des expérimentations en ce sens sont d’ailleurs en cours, comme nous le savons, dans quatre départements .

« Il est urgent de poursuivre le déploiement du remboursement des séances sur tout le territoire » peut-on lire p.370.

On voit donc ici que tous ces dispositifs et projets directeurs concernant la santé mentale ne nous concernent pas, et que notre profession est complètement ignorée (celle de praticien en psychothérapie relationnelle, quel que soit le nom de métier que nous lui donnons).

Cependant, on ne peut nier que les… Patients ? Clients ? Personnes ? Qui font appel à nous relèvent pour une partie du champ de la santé mentale, et qu’un certain nombre nécessite aussi le suivi en parallèle par un médecin, pour un traitement médicamenteux ….. mais pas que !!!!

Souffrance, malaise, désir de connaissance de soi, difficulté de communication avec les autres, conflits au travail ou dans le couple, etc……..telles peuvent être les motivations des personnes qui s’adressent à nous et une grande partie des cas ne relève pas bien sûr de la psychiatrie.

Ce que j’écris peut sembler couler de source, cependant depuis deux ans que je suis en première ligne au SNPPsy pour répondre aux demandes du public, comme à celles des praticiens et des apprentis praticiens, je constate qu’une certaine confusion règne dans les esprits.

C’est pourquoi je pense important que nous continuions à travailler sur la définition claire de notre métier et de notre champ professionnel.

Ce travail a été commencé cette année par la parution du livre d’Yves Lefebvre et Philippe Grauer : «  la psychothérapie relationnelle, de la naissance d’une profession , à l’émergence d’un champ disciplinaire » et continué dans notre première journée d’étude de mai .

Nous attendons toujours vos textes sur le sujet, initiative de Luc Marianni (un de nos titulaires).

Nous en avons reçus quelques uns mais ce n’est pas suffisant pour une vraie réflexion et une vraie synthèse. A vos plumes donc !!! sujet : « LA RELATION THÉRAPEUTIQUE ».

Et pour finir, je pense quant à moi qu’il faudra à un moment réfléchir à l’évaluation de nos pratiques , c’est un autre sujet assez vaste dans lequel je ne vais pas mettre le pied aujourd’hui .

Christiane Laurent

Secrétaire Générale du SNPPsy